Édito – Une année de transitions,
d’engagements et d’incertitudes


Pour marquer cette transition vers 2024, nous avons choisi une approche collaborative et originale : chaque membre de l’équipe a participé à un exercice intitulé « En 2024, si CADRECI était… ».
À travers ce portrait chinois, nous avons dressé un portrait collectif, ludique et symbolique, de notre identité et de nos ambitions :


2024 a été, encore une fois, une année de transition et d’adaptation. Les publics évoluent, les financements se transforment, et les cadres institutionnels changent, parfois influencés par des orientations politiques lointaines, sans souvent prendre en compte la réalité du terrain. Mais nous, au cœur de cette tempête, nous avons su ajuster nos pratiques, consolider nos bases, et réinventer sans cesse. Nous avons maintenu le cap, même face à la houle.
Cependant, derrière ces termes de "transition" et "adaptation", il y a une détermination profonde : celle de continuer à œuvrer, avec justesse et cohérence, dans un monde où les défis sociaux, économiques et humains sont omniprésents. Comme le disait Arundhati Roy : « On ne fera pas un monde différent avec des gens indifférents ». Nous ne sommes pas indifférents. Chaque matin, nous nous levons avec la conviction que notre travail, même modeste, a un impact tangible. Nous faisons partie de ceux qui avancent, qui soutiennent, qui bâtissent.
2024 a également été marquée par des évolutions majeures dans nos pratiques et notre organisation. La création du poste de coordination pédagogique a permis de renforcer la cohésion entre le terrain et la direction stratégique. Cette fonction, occupée par une collègue expérimentée, a permis de mettre en œuvre concrètement nos objectifs pédagogiques. Grâce à cette nouvelle fonction, nous avons pu mieux structurer notre travail quotidien et assurer une meilleure qualité d’accompagnement pour nos stagiaires.
La pérennisation du poste de l'agent de guidance a également renforcé notre capacité d'accompagnement, en particulier pour les personnes en situation de précarité sociale. En travaillant main dans la main avec l’équipe pédagogique, cet accompagnement psychosocial a permis de maintenir une dynamique de groupe positive et d’assurer que personne ne soit laissé de côté.
Cependant, ces avancées ne se font pas sans difficultés. Le recrutement reste un défi de taille, l’adaptabilité constante est épuisante, et les contraintes administratives rognent notre capacité à agir de manière optimale. Si nos locaux sont efficaces et bien optimisés, l’espace reste une ressource limitée, et l’agrandissement de nos infrastructures devient plus qu’une nécessité : c’est une condition essentielle à la poursuite de nos projets.
Le 21 novembre 2024, le Gouvernement wallon a adopté une note d’orientation annonçant une réforme significative du financement des CISP. Ce changement, fondé sur un système de performance mesurée par des résultats quantitatifs et des indicateurs standardisés, pose question. Oui, il est légitime d’évaluer les impacts, mais non, on ne peut pas mesurer la transformation humaine à l’aide de simples chiffres. La formation a un coût, mais elle n’a pas de prix. Cette réforme, qui introduit un financement partiellement variable, ajoute de l’incertitude dans un quotidien déjà sous pression. Comment traduire les réalités humaines, souvent lentes et non linéaires, de l’insertion dans des critères rigides et standardisés ? Comment faire en sorte que l’indispensable soit reconnu lorsqu’il ne rentre pas dans les cases ?
Et malgré toutes ces incertitudes… nous avançons. L’équipe ne lâche rien. Elle se questionne, elle se mobilise, elle s’organise, elle continue d’innover, de proposer, de soutenir. Ce que nous accomplissons reste souvent invisible pour celles et ceux qui écrivent les règles d’en haut, mais cela ne nous arrête pas. Ce rapport est notre manière de dire : nous sommes là, nous tenons la route. Nous ne nous contentons pas de gérer des dispositifs, nous accompagnons des personnes. Nous écoutons leurs parcours, leurs épreuves, leurs aspirations. Nous créons, avec elles, des chemins possibles.
En 2024, CADRECI demeure ce vieux camping-car, un peu râpé mais fiable, qui embarque stagiaires et équipe sur des routes parfois chaotiques, mais toujours vivantes. C’est une aventure profondément humaine, tissée de doutes, d’essais, de rires, de frustrations et de liens. Si vous souhaitez comprendre toute la richesse de cette aventure, poursuivez votre lecture. Ce rapport est un instantané de cette année : un carnet de bord des convictions, des défis, et surtout, de la présence. Il témoigne, modestement, de l’impact que nous avons, chaque jour, aux côtés de celles et ceux qui sont en chemin avec nous.
Bonne … route !


L’équipe Cadrecienne : ancrée, en mouvement, en réflexion
Des temps collectifs pour penser nos pratiques
Une équipe qui tient la route… et la cadence
L’équipe de Cadreci représente avant tout un collectif solide, qui avance avec constance et discernement dans un contexte en constante évolution. Après plusieurs années marquées par des ajustements structurels et humains, une dynamique plus apaisée s’est installée, tout en maintenant une remise en question continue, véritable culture de travail.
Résiliente et adaptable, l’équipe fait preuve d’une grande souplesse, sans toutefois renoncer à ses principes pédagogiques et humains. Cette stabilité retrouvée ne signifie pas immobilisme ; bien au contraire, chaque période de congés scolaires devient un moment clé de régulation. Lors de ces moments sans stagiaires, l’équipe se réunit pour réfléchir sur son fonctionnement interne, affiner ses approches pédagogiques et andragogiques, ajuster les actions futures et consolider le sens de ses pratiques. Ces espaces de réflexion, d’intervision et de concertation sont essentiels à la qualité de notre accueil et de notre accompagnement.
Ce processus continu d’intelligence collective est un des piliers de notre réussite. Il permet de rendre notre action plus cohérente, mieux ajustée aux réalités du terrain et plus efficace face aux défis quotidiens. Ces moments de réflexion partagée renforcent notre capacité à répondre aux besoins des stagiaires et à maintenir un cadre pédagogique de qualité.
La coordination pédagogique
En 2024, un pas significatif a été franchi avec la création du poste de coordinatrice pédagogique. Ce rôle clé dans le fonctionnement du CISP assure la mise en œuvre concrète des orientations définies dans l’agrément. La coordinatrice pédagogique fait le lien entre l’équipe de terrain et la direction stratégique, en soutenant et en orchestrant les projets pédagogiques portés collectivement. Elle incarne le bras opérationnel de la direction au quotidien, traduisant les intentions et les visions en actions concrètes.
Ce poste est occupé par une professionnelle forte de 18 ans d’expérience en tant que formatrice au sein de notre structure. Toujours active dans ce rôle, elle apporte une expertise fine et vivante du terrain, ainsi qu’une analyse lucide des enjeux. Grâce à ses capacités d’anticipation, sa vision transversale et son engagement, elle assure une communication fluide entre la stratégie globale et les actions concrètes, garantissant ainsi une cohérence optimale dans la mise en œuvre des projets.
« Coordonner pour mettre en lien, provoquer des rencontres, créer avec le collectif, transmettre de l'expérience, prendre de la hauteur et viser un point au loin... et surtout chercher le déséquilibre pour rester en mouvement »
— Brigitte, Coordinatrice pédagogique
L’agent de guidance : un accompagnement au cœur des parcours
L’instauration du poste d’agent de guidance et d’orientation, initialement porté par l’appel à projet « accompagnement psychosocial », a constitué un progrès majeur pour Cadreci. Bien que la mise en place de ce poste ait rencontré des difficultés de recrutement, son impact s’est rapidement fait sentir et il est désormais un élément fondamental de notre dispositif de formation.
Aujourd’hui, cette fonction joue un rôle central à plusieurs niveaux :
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Soutien au parcours des stagiaires : grâce à un accompagnement individualisé, ce poste facilite l’orientation, l’intégration et le maintien en formation des stagiaires.
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Soutien à l’équipe pédagogique : en articulant les dimensions psychosociales et pédagogiques, ce poste renforce la cohérence des pratiques et l’efficacité collective.
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Lien avec les partenaires externes : en facilitant les échanges avec les acteurs du secteur de l’insertion, l’agent de guidance assure un suivi ajusté et une orientation adaptée des stagiaires.
Dans une démarche d’amélioration continue, une relecture approfondie des missions de l’agent de guidance est en cours afin d’optimiser son impact et son efficacité. À ce jour, nous avons le plaisir d’accueillir une nouvelle collègue dans ce rôle, depuis un mois. Son arrivée marque un nouveau souffle pour le poste, ouvrant une phase de consolidation, d’expérimentation et d’ajustement. Forte d’un profil ancré dans l’accompagnement social et l’écoute active, elle s’intègre progressivement à l’équipe, prenant ses repères dans un rôle exigeant, au croisement du pédagogique et du psychosocial.
La récente obtention d’un financement Maribel à mi-temps constitue un levier important pour pérenniser ce poste à long terme. Notre objectif est de solidifier cette fonction dans l’organisation structurelle de Cadreci, en la faisant devenir un maillon incontournable de notre dispositif d’insertion socioprofessionnelle.
« Chacun suit sa propre route, mais nous partageons quelques étapes. »
— Véronique, Agent de guidance


Nos filières et le bilan quantitatif.
Le Centre d’Insertion Socio-Professionnel : réalités 2024, la filière AAA comme révélateur
Pour l’année 2024, le total des heures agréées pour l’ensemble des filières s’élevait à 17 220 heures. Au 31 décembre, 13 848,5 heures ont été effectivement réalisées, soit un taux global de 80,42 %. Ce résultat, inférieur à nos taux habituels (environ 115 % en moyenne les années précédentes), s'explique par plusieurs facteurs.
Tout d’abord, une augmentation exceptionnelle du volume d’heures en juin 2024, en raison de la faillite du centre « La Toupie », a modifié nos prévisions. Ces heures supplémentaires, réattribuées dans un délai très court, ont été sollicitées afin d’ajuster notre quota à la réalité historique de CADRECI. Toutefois, leur arrivée à la veille des congés annuels a rendu leur mise en œuvre complexe avant la reprise en septembre. Il ne restait alors que quatre mois pour absorber une charge horaire importante, ce qui a été difficile, malgré la mobilisation de l’équipe.
De plus, la baisse de fréquentation des stagiaires, perceptible depuis 2022, a eu un impact sur notre capacité à remplir certaines filières, notamment en « Confiance en soi et projet professionnel » (69,30 %) et « Pratique du français » (75,93 %).
Malgré ces défis, les filières AAA (83,26 %) et Alphabétisation (85,98 %) se maintiennent à un bon niveau de réalisation. Ces résultats traduisent la solidité de notre fonctionnement, même dans un contexte marqué par des ajustements de dernière minute et une dynamique des publics encore instable.
Cette tension ne provient pas d’un manque de candidatures : en 2024, nous avons accueilli plus de 120 personnes, un chiffre élevé. Cependant, une part importante des personnes orientées vers nous ne correspondait pas au public ciblé, principalement à cause d’un mauvais adressage de la part du FOREM, ce qui constitue une situation préoccupante. Grâce au travail de l’agent de guidance, nous avons pu évaluer et réorienter avec attention un grand nombre de ces personnes vers des structures ou partenaires plus appropriés.
Au-delà de ces facteurs conjoncturels, plusieurs évolutions structurelles sont à souligner :
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Un public aux parcours plus fragmentés et plus fragilisés, nécessitant un accompagnement renforcé et personnalisé.
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Un contexte d’incertitude globale qui rend la planification, la projection des flux et la mobilisation des ressources plus complexes.
Zoom sur la filière AAA en 2024 : tensions entre exigences institutionnelles et réalité du terrain
En 2024, la filière AAA comptabilisait 7 491 heures agréées, dont 6 237 heures effectivement réalisées, soit un écart de 1 254 heures. Ce décalage s’explique principalement par une situation imprévisible : près de la moitié des stagiaires engagés dans la formation d'auxiliaire ont dû interrompre leur parcours pour des raisons personnelles graves.
Certains ont été affectés par la maladie, d'autres ont dû s’investir dans l’accompagnement d’un proche ou faire face à des événements de vie bouleversants. Ces situations, indépendantes de notre volonté, rappellent une vérité essentielle : nous travaillons avec des personnes, et non avec des chiffres.
Dans ce contexte, la marge de manœuvre est parfois très limitée. Même avec une organisation solide, un accompagnement renforcé et une volonté collective d’adaptation, il n’est pas toujours possible d’anticiper ni de compenser ce type de parcours interrompus. Ce que ces chiffres ne révèlent pas, c’est l’énergie investie par l’équipe pour maintenir un lien, proposer des relais, et préserver, autant que possible, le cadre bienveillant de la formation.
Cette situation met en lumière la complexité du travail de terrain en insertion socioprofessionnelle, loin des logiques purement comptables. Elle soulève également des questions sur la reconnaissance des aléas humains dans les systèmes d’évaluation basés sur la performance.
Ces constats appellent à une vigilance stratégique et à une réflexion partagée sur la manière d’adapter nos dispositifs tout en préservant notre exigence d’accompagnement humain et individualisé.
L’objectif des 90 % sur deux années : un seuil largement atteint
La Région Wallonne exige un taux moyen de réalisation des heures agréées d’au moins 90 % sur deux années pour garantir le maintien du subventionnement. En 2023, nous avons atteint un taux de 115,01 %, et en 2024, un taux de 80,42 %. Toutefois, grâce à une très bonne année 2023 et malgré un ralentissement en 2024, la moyenne sur les deux années s’élève à 97,72 %. Ce résultat rassurant confirme notre capacité à tenir nos engagements sur le long terme, même dans un contexte d’ajustements imprévus.
DIGISTART – Une année de démarrage… sans rampe de lancement
L’année 2024 a marqué pour Cadreci l’entrée dans le nouveau cadre DIGISTART,
successeur du programme PMTIC, avec un agrément renouvelé pour six ans.
Sur le papier, tout semblait prêt pour lancer cette nouvelle dynamique d’inclusion numérique. Cependant, la réalité a été bien différente.
Comme pour l’ensemble des opérateurs, la mise en œuvre de ce nouvel agrément a été particulièrement complexe. Les arrêtés d’agrément, attendus pour début janvier, n’ont été officiellement reçus qu’en mars, plongeant l’équipe dans une incertitude prolongée. Ce flou initial a été aggravé par l’absence de cadre contractuel clair : il a fallu attendre l’été pour confirmer que les stagiaires seraient bien couverts par un contrat de formation professionnelle du Forem. Cette attente a paralysé le lancement opérationnel de nos modules.
À cela s’est ajoutée une série d’obstacles structurels : des fiches techniques floues, parfois même contradictoires, provenant du SPW, une communication lente et peu lisible, et surtout – ce qui est particulièrement préoccupant – l’absence totale de versement de la première avance de subvention, pourtant prévue dès mars. En fin d’année 2024, aucun financement DIGISTART n’était encore arrivé dans les caisses des opérateurs. Une situation incompréhensible pour un programme censé répondre à l’urgence de la fracture numérique.
Pour Cadreci, ces conditions ont eu un impact direct : sur les 1 047 heures agréées, seules 510 heures ont pu être effectivement réalisées, soit à peine 49 %. Ce chiffre, bien en deçà de nos standards habituels, s’explique entièrement par les obstacles administratifs, le manque de clarté institutionnelle et les retards dans le financement. En janvier 2025, 56 % de l’avance de 2024 a été versée, mais à ce jour, nous restons toujours en attente du solde. Néanmoins, nous continuons à fonctionner malgré ces contraintes.
Cette expérience met en lumière un paradoxe inquiétant : alors que l’inclusion numérique est régulièrement mise en avant comme une priorité, les moyens concrets pour la mettre en œuvre peinent à suivre. À notre niveau, nous avons fait au mieux, avec engagement et professionnalisme, mais force est de constater que démarrer une filière dans de telles conditions revient à construire une maison… sans plan, sans outils et sans matériaux.
Français Langue Étrangère – Une filière ancrée dans l’accueil… et à la veille d’un tournant
Chez Cadreci, notre filière FLE (Français Langue Étrangère) occupe une place à part. Plus qu’un simple axe de formation, elle incarne notre volonté d’accompagner les personnes primo-arrivantes dans leur intégration sociale, culturelle et citoyenne.
Et notre filière FLE ne désemplit pas. La demande est croissante, le besoin d’apprendre le français est immense, et nos groupes sont constamment complets. Cette dynamique témoigne d’un enjeu majeur sur le territoire : maîtriser la langue reste une des premières clés pour s’insérer socialement, accéder à l’information, aux droits, à l’emploi… et, tout simplement, mener une vie plus sereine.
Mais cette affluence s’accompagne d’une réalité moins visible : un public en perpétuelle mobilité. Mobilités géographiques, situations administratives instables, impératifs familiaux ou professionnels : les apprenants arrivent, repartent, parfois reviennent. Ce turnover constant exige de notre équipe une grande souplesse pédagogique et une capacité à reconstruire en permanence les dynamiques de groupe, à réajuster les contenus et à recréer du lien. Travailler dans cette filière, c’est accepter l’impermanence tout en maintenant un cap : celui de l’accueil, de l’apprentissage et de l’humanité.
Ce travail s’inscrit également dans notre reconnaissance en tant qu’Initiative Locale d’Intégration (ILI), un cadre qui nous permet d’agir en complémentarité avec d’autres acteurs locaux de l’intégration. Nos formations ne se limitent pas à l’apprentissage linguistique : elles intègrent également des repères culturels, des outils pour comprendre le fonctionnement administratif, des actions autour de la citoyenneté, ainsi que des partenariats culturels avec les structures voisines. C’est un accompagnement global, adapté aux réalités du public que nous rencontrons chaque jour.
Et cette filière s’apprête à entrer dans une nouvelle phase. La grande réforme annoncée pour 2025 concernant les politiques d’intégration pourrait bouleverser les critères, les modalités de reconnaissance et de financement, et augmenter les exigences. Autant de changements qui introduisent de nombreuses incertitudes et rendent notre travail de projection difficile. Une chose est sûre : si cette réforme ne prend pas en compte les réalités du terrain, elle risque de fragiliser des dispositifs qui ont pourtant fait leurs preuves.





Chez Cadreci, nous poursuivrons notre mission avec la même énergie : offrir un espace d’apprentissage accueillant, souple, humain et défendre une vision de l’intégration ancrée dans les territoires, à hauteur des personnes.


Une année bien remplie, en dedans comme en dehors
Cadreci avec ses stagiaires : projets, culture, solidarités
Que ce soit à l'intérieur de nos murs ou lors de nos sorties, chaque moment partagé est une occasion de grandir, de créer du lien et de faire société. Voici quelques moments clés d’une année riche en couleurs.
Place à la culture : expositions, visites, initiatives citoyennes, du quotidien à l’engagement
L’essentiel de notre activité se vit auprès de nos stagiaires. Chaque jour, dans nos ateliers, nos salles de cours et nos espaces communs, des liens se tissent, des parcours se construisent et des déclics se produisent. Chez Cadreci, la formation va bien au-delà du simple transfert de compétences ; elle devient une aventure humaine où chacun·e avance à son rythme, avec ses forces, ses freins, et surtout, avec le soutien d’une équipe attentive.
Nos activités pédagogiques sont riches, variées et ancrées dans la réalité. En 2024, la culture a occupé une place centrale : visite de la foire du livre, expositions organisées par nos partenaires comme La Fabrique de soi, le Centre culturel de Tubize, et le musée de la Musique de Bruxelles.
Projets collectifs : mini-entreprise, créations, Télévie
Nos stagiaires ont également participé à l’exposition "Witches", un projet fascinant autour du féminisme, où ils ont présenté des dessins, des marionnettes, un grimoire et des histoires personnelles, fruits de leur travail collectif et créatif.
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L’année a aussi été marquée par des projets de mise en situation concrète, comme la mini-entreprise lancée par les stagiaires de la filière "auxiliaire administratif·ve et d’accueil" pendant une semaine. Une vente de livres au profit du comité Télévie de notre ville a aussi ponctué cet engagement citoyen, mobilisant la motivation et les compétences acquises tout au long de leur parcours, dans un esprit de solidarité.



À travers toutes ces initiatives, nos stagiaires découvrent, osent et s’impliquent. Loin d’être un cadre figé, la formation devient vivante, incarnée et profondément humaine.


Cadreci à l’extérieur : collaborations, échanges et rayonnement
Si la dynamique de formation se vit intensément au sein de nos murs, Cadreci rayonne également au-delà, dans un esprit d’ouverture, de coopération et de transmission. En 2024, notre centre a multiplié les occasions d’échange et de partenariat, convaincu que la mutualisation des pratiques et la circulation des savoirs sont essentielles pour faire progresser le secteur.
Partages entre CISP
Nous avons eu l’opportunité de partir à la rencontre d’autres CISP, un échange enrichissant qui nous a permis de découvrir de nouvelles méthodes, de confronter nos réalités et de nous inspirer mutuellement. Ces rencontres vont bien au-delà d’un simple échange formel : elles nourrissent la réflexion et renforcent le sentiment d’appartenance à un réseau qui partage les mêmes valeurs d’émancipation, d’inclusion et de bienveillance.
Animation à Inspiralia
Cadreci a également pris part à Inspiralia, le salon pédagogique de référence à Namur. Notre participation n’a pas été limitée à une simple visite ; nous avons activement contribué à l’animation, en particulier à travers un atelier sur l’art-thérapie, conçu et animé par notre équipe. Ce fut une belle occasion de valoriser nos compétences, de susciter la curiosité et de démontrer que la pédagogie peut prendre des formes sensibles, créatives et puissamment transformatrices.
Formations dispensées à d’autres équipes
Toujours dans cette volonté de partager notre expérience, nous avons élaboré un module de formation sur mesure de trois jours, destiné aux formateurs d’un centre liégeois. Ce module, portant sur la juste distance entre formateur·rice et stagiaire, est un sujet à la fois subtil et fondamental dans notre métier. Il a donné lieu à des échanges riches, des remises en question et des prises de conscience.
Ces actions "hors les murs" montrent que Cadreci ne se contente pas de former en interne : nous contribuons également à faire évoluer les pratiques du secteur en transmettant notre expérience de terrain, nos réflexions et nos découvertes, tout en continuant nous-mêmes d’apprendre sans cesse.
Renforcement de notre communication
Après le lancement de notre nouveau logo et de notre site internet en 2023, nous avons mis un accent particulier sur notre communication en 2024. Un groupe de travail dédié a été constitué pour repenser nos visuels, en particulier ceux des affiches présentant nos différentes filières. Un calendrier de publication rigoureux a été mis en place pour coordonner efficacement nos communications, que ce soit sur les réseaux sociaux, notre site ou via nos partenaires.
Encadré – Publications phares 2024
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Janvier : Lancement de la campagne "Tables de conversation en néerlandais" sur Facebook et Instagram.
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Mars : Mise en ligne sur le site internet et Facebook de la campagne sur nos futures portes ouvertes.
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Mars : Campagne Interfédé sur la validation des compétences.
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Avril : Publication sur notre visite à la foire du livre de Bruxelles.
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Décembre : Lancement de la campagne "Tables de conversation" sur Facebook et Instagram.

"On voulait que notre visuel soit simple, accessible à tous et avoir une cohérence visuelle au niveau des filières."
— Damien, formateur et membre du groupe communication.


Initiatives et nouveautés 2024 – Oser diversifier, pour pérenniser notre action
Cadreci a franchi un cap important en 2024 en amorçant une diversification de ses actions et de ses sources de financement. Deux axes principaux ont vu le jour :
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Formations sur mesure et à la carte : Développées à la demande d’acteurs locaux (entreprises, associations, institutions), ces formations ajustables offrent flexibilité et pertinence, tout en apportant de nouvelles ressources financières au centre.
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Français langue métier : Modules spécifiques pour les entreprises employant des personnes non francophones, avec un focus sur le vocabulaire professionnel et la communication au travail. Une initiative concrète pour favoriser l’inclusion professionnelle.
Et en 2025… des langues, des échanges, du lien
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Tables de conversation : Après le succès des tables en néerlandais, l’offre s’élargira dès février 2025 à d'autres langues : français, anglais, et peut-être bientôt espagnol ou italien. Contrairement aux cours traditionnels, ces espaces visent la pratique orale, l’interaction spontanée, et la convivialité en fin de journée. Un pas de plus vers le lien social et l’ouverture.

Aspects financiers